Chantal Akerman
Chantal Akerman, la reine du minimalisme, réalise avec Toute une nuit son propre Songe d’une nuit d’été, avec une abondance de récits et une distribution infinie. On pourrait également voir le film comme une version post-moderne d’une symphonie métropolitaine. Toute une nuit se compose de dizaines de petits drames qui se déroulent au cours d’une longue et chaude nuit d’été à Bruxelles. La caméra d’Akerman suit les personnages dans des bars, des appartements, des restaurants et des rues de la ville et les observe avec un humour espiègle. Le sujet du film est l’amour – hommes, femmes, enfants, habités par le désir, capables de tout, se laissent entraîner par leur sentiment enflammé, allant parfois jusqu’à l’égarement.
Le spectateur imagine lui-même la teneur des espaces fictionnels entre les scènes.
S’il y a beaucoup d’acteurs, il n’y a que peu de personnages dans ce film où l’on n’échange pas cent mots. Les Cahiers du Cinéma ont parlé d’une « comédie sentimentale conçue comme une danse chorégraphiée ».