Mass and Individual Moving
La première action de Mass and Individual Moving (MAIM) a consisté en une série de monuments radioactifs. Dans une interview accordée au quotidien De Morgen (27 décembre 2000), Raphaël Opstaele a déclaré à propos des déchets nucléaires : « Je pars du principe qu’il vaut mieux garder à proximité ce qui est dangereux. Ça ne se jette pas dans la mer ou dans d’anciennes mines. Cela finira par fuir et s’infiltrera dans la nappe phréatique. Nous avons pensé que si on les stockait dans des bunkers dans l’espace public, cela relèverait de la surveillance des services urbanistiques et que ce serait contrôlé. »
La première action de Mass and Individual Moving (MAIM) a consisté en une série de monuments radioactifs. Dans une interview accordée au quotidien De Morgen (27 décembre 2000), Raphaël Opstaele a déclaré à propos des déchets nucléaires : « Je pars du principe qu’il vaut mieux garder à proximité ce qui est dangereux. Ça ne se jette pas dans la mer ou dans d’anciennes mines. Cela finira par fuir et s’infiltrera dans la nappe phréatique. Nous avons pensé que si on les stockait dans des bunkers dans l’espace public, cela relèverait de la surveillance des services urbanistiques et que ce serait contrôlé. »
Sur la place Schuman à Bruxelles (en face de l’ancien bâtiment Euratom, la Communauté européenne de l’énergie atomique), MAIM a posé un cube en béton de sept tonnes, dont les faces latérales portaient le signe international de danger de radiation. Le noyau de béton contenait du radium 226. Très vite, le service de déminage de l’armée belge a démantelé et retiré le monument. Au Centre culturel de Turnhout, MAIM a posé un monument identique (celui-ci a été déplacé un peu plus tard dans la Korte Mermansstraat, en raison de l’absence de permis de construire). Pour la Leidseplein à Amsterdam, MAIM a conçu un cube dont les faces latérales sont parsemées de mottes de gazon et le signe indiquant le danger de radiations, constitué de fleurs en plastique dont chaque calice contient du tritium. Le troisième monument s’est retrouvé à Utrecht, le quatrième à Middelburg. Un noyau radioactif a également été transporté dans la région de Leticia, en Amazonie. Il s’agissait d’une sphère en tritium dans un cube en polyester : symbole de notre civilisation et du danger qu’elle représentait pour un monde encore non pollué.
Le sixième monument radioactif était destiné à Anvers et portait comme titre Disaster Simulation / Fade Away, Radio Actief Monument N°6, Hommage aan Pieter Paul Rubens [Simulation de désastre / Dépérissement, monument radioactif n° 6, hommage à Pieter Paul Rubens]. Cet écoprojet pessimiste fut favorablement accueilli à l’ICC, qui organisait alors une exposition thématique dans le cadre de l’Année Rubens. Le 22 mars 1977, la combustion rapide de 100 kg de poudre de feu d’artifice dans la zone portuaire d’Anvers (Lillo) a provoqué une colonne de fumée artificielle de 50 mètres de haut. L’action était organisée en collaboration avec le fabricant de feux d’artifice Hendrickx, établi à Deurne, dans la périphérie d’Anvers. Depuis les quais d’Anvers, la population a pu voir la bombe champignon, en référence aux bombes atomiques lâchées sur Nagasaki et Hiroshima, comme un monument éphémère. Ludo Mich a filmé le tout.
Parallèlement à la constitution de MAIM, le projet Orejona, une maison autonome conçue par Luc Schuiten, était en cours de réalisation. La crise énergétique du début des années 1970 et le mouvement antinucléaire qui s’était ensuivi avaient ouvert le débat sur les énergies alternatives.