NUCLEUS
Pour Enrico David, les dessins font habituellement fonction de base ou de point de départ. L’interaction complexe entre les différentes traditions graphiques – corporate logodesign, une ‘ligne claire’ faisant des clins d’œil à la bande dessinée (belge !), l’idiome folklorique d’arts & crafts – forme également le cadre dans lequel nous pouvons interpréter sa grande peinture de façade conçue spécialement pour la réinauguration du M HKA qui a été drastiquement rafraîchi. Le dessin monumental sans titre est composé de dix figures identiques réduites à un jeu de lignes épuré levant les yeux au ciel ; de six de ces figures, ayant autant de traits féminins que masculins, le profil correspond à une boule jaune presque parfaite (David aime des hybrides) qui semble évoquer tant le soleil que la lune. En d’autres termes, l’œuvre cadre parfaitement dans l’œuvre de David, dans lequel il fait souvent allusion, éventuellement d’une manière ironique, à une symbolique ‘alternative’ voilée de nostalgie (des soleils, de la musique, des arlequins, de la danse). Peu importe s’il s’agit d’une adoration d’un soleil levant au-dessus le nouveau M HKA ou pas: en premier lieu, Enrico David a dessiné un emballage austère et minimaliste pour le musée suivant la meilleure tradition de l’understatement anversois.
Son dessin ‘mural’ revêtit les trois côtés de l’immeuble, et la nuance musicale et/ou chorégraphique de cette nouvelle œuvre ambitieuse (qui, en quelque sorte entre en dialogue avec une tradition architecturale locale qui considère la façade comme enseigne des contenus du programme) aide littéralement à donner corps à l’image linéaire et claire que le M HKA veut divulguer.