Alice Creischer − The Greatest Happiness Principle Party

Alice Creischer, l’une des figures de proue de l’art allemand engagé des années 90, a contribué à de nombreux projets collectifs, à des publications et des expositions, le plus souvent en collaboration avec son partenaire, l’artiste Andreas Siekmann. Au cours des vingt dernières années, Creischer s’est concentrée sur la critique institutionnelle et l’analyse critique de l’économie et la politique du monde globalisé.
Un thème central dans l’œuvre de Creischer est la mise au jour des processus et machinations du monde politique, économique et financier et de la culture sous-jacente qui les définit. Pour ce faire, elle choisit généralement un point de référence de la vie réelle qu’elle intègre à son récit librement formulé, après une recherche approfondie sur les événements historiques et leur interprétation.
Dans The Greatest Happiness Principle Party, Alice Creischer met en scène une fête fictive organisée par la Banque de Crédit autrichienne en 1931. La fête se tient au moment où la banque est au bord de la faillite, un événement qui va déclencher la deuxième grande récession économique mondiale. La scène montre un groupe de personnages qui discutent, entre autres, du calcul félicifique – ou calcul utilitariste – de Jeremy Bentham, un algorithme censé calculer le degré de plaisir qu’une action spécifique est susceptible de provoquer. Derrière eux se tiennent deux employés du vestiaire. Ils mènent une enquête pugnace sur les conséquences de cette faillite, comme l’impact qu’elle aura sur les stratégies européennes autour du capital allemand, l’émergence du Fonds Monétaire International et la propagation du modèle de l’économie de marché.