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ANDREW WEBB – « JE TE VOIS DEMAIN »

image: (c) We Document Art, Courtesy of Annie Gentils Gallery
Untitled, 2014
, 125 x 125 cm

Tableau trouvé dans l’atelier de l’artiste en 2019 après son décès. L’œuvre fait référence à la sculpture The Aristocratic Hairline Machine, 1997.

The Aristocratic Hairline – la raie de cheveux aristocratique – est une marque de distinction dans la culture occidentale depuis plus de 600 ans. L’homme qui arbore une telle raie de cheveux est généralement considéré comme intelligent, viril et sans doute un peu plus cultivé que l’homme moyen. Cet homme au port de tête altier, coiffé de cette raie dite aristocratique et présumé intellectuel est également considéré comme artistique et élégant, mûr et digne, voire perspicace et observateur.

Une roue de bicyclette, à la jante entièrement recouverte de livres, est montée sur un châssis en acier soudé. Assis sur la chaise, la tête inclinée vers les livres, le spectateur est invité à actionner la manivelle qui fait tourner la roue et à entamer le processus de retrait capillaire qui lui donnera l’aspect intellectuel des plus célèbres raies de cheveux de l’histoire de la peinture. Les machines d’Andrew Webb ne sont de toute évidence pas le fruit rationnel des Lumières, mais occupent l’espace de son autre non rationnel. Elles s’inscrivent non seulement dans le sillage de machines littéraires et artistiques comme les premières machines volantes de Dédale-Icare, de Léonard de Vinci (Angel-Making Machines), Panamarenko, mais aussi dans celui des engins fantastiques qui ont proliféré tout au long de la période moderniste, de la machine à mouvement perpétuel d’Alfred Jarry (une bicyclette améliorée par l’homme) dans son roman Le Surmâle ; la machine à tatouer le prisonnier condamné de Franz Kafka dans La Colonie pénitentiaire, la machine à langage élaborée de Raymond Roussel qui produit les étranges machines à domestiquer la nature dans Impressions d’Afrique, la roue de bicyclette de Marcel Duchamp (une machine à mouvement perpétuel virtuelle), etc., jusqu’aux « machines désirantes » de Deleuze et Guattari.