IN SITU: Michèle Matyn – Gouffres du souffle
« Je suis attirée par l’aspect sensoriel des polaroïds; puisque, dans leur développement, ils réagissent fortement aux différences au niveau de la température : lorsqu’il fait froid, ils deviennent beaucoup plus bleus, parfois les images ne traversent pas assez le papier et je les serre tout près de mon corps. A l’extérieur ou vraiment sur mon corps, et ainsi les températures de couleur diffèrent aussi. Ce qui commençait à m’intéresser, c’est la manière dont on peut rajouter une couche de sens supplémentaire en procédant ainsi. »
« Je pense que ma capacité empathique s’envole de temps en temps. Ainsi, dans les Hautes Fagnes, j’ai croisé une grande souche (Schmerzhaufchen) d’un arbre à feuilles caduques coincé dans un bois de pins. Les pins sont énormément agressifs, selon moi, ils progressent en groupe et cet arbre à feuilles caduques a dû mordre la poussière. Dans un cas pareil, une tristesse ou une commisération supérieures à la moyenne peuvent s’emparer de moi. »
- Michèle Matyn, 2014