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Cette vidéo de Roman Signer est composée de neuf fragments. Chaque fragment représente une action de Signer. Les enregistrements datent de la période 1994-96 : Schwarzes Tuch (1994), Kajak mit Raketen (1996), Spraydose (1994), Tür (1994), Schweben (1995), Eskimorolle (1995), Stiefel mit Rakete (1995), Quatre bidons gonflés (1994) et Eis (1996). L’artiste ne participe lui-même pas à ces actions de manière explicite. Il ne réalise dès lors assurément pas une performance. Chaque fragment est structuré de la même manière en trois phases. La première phase est la phase de préparation, le moment qui précède l’action qui est de nature plutôt statique. La deuxième phase représente l’action en elle-même. La troisième phase présente le résultat ou les conséquences de l’action et est également plutôt statique : une image des traces avec lesquelles il est possible de reconstruire ce qu’il s’est passé et de retrouver la situation d’origine. Le facteur aléatoire joue un rôle essentiel dans toutes les actions pour le résultat final : la nature prend le dessus. Ainsi, le travail de Signer met en exergue son émerveillement et sa fascination pour la nature et en particulier pour la puissance de celle-ci. Ceci explique également pourquoi il est possible de retrouver presque systématiquement les éléments comme l’eau et le feu dans ces Arbeiten et dans l’œuvre de Signer. Ces éléments proviennent de l’environnement de vie et du monde de Signer. La nature dans son ensemble dicte également la vie et le travail de Signer. Il est par exemple possible de constater que le décor des enregistrements est souvent la nature. Il est également possible d’entendre cette nature dans ses enregistrements. Signer utilise le son de l’environnement dans ses enregistrements.