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De Kleuren van de Geest (Les couleurs de l’esprit) est le dernier film que Cornelis a réalisé en 1997. Inspiré par l’exposition Trance Dance au Musée Royal des Beaux-arts d’Anvers cette année-là, le film se sert du phénomène de la musique dance électronique comme moyen d’observer le rôle social et spirituel que la transe auto-suscitée a joué au cours de l’histoire dans les cultures populaires ésotériques. Étudiant d’abord des tableaux européens représentant les jardins des délices dans lesquels de grands groupes de gens se lancent avec ferveur dans une danse mauresque, Cornelis se penche ensuite sur les Gnaouas, une culture ancienne toujours présente dans certaines parties du Maroc contemporain. Au cours de nuits de célébration religieuse, les Gnaouas jouent pendant de longues heures de la musique et de la poésie rythmiques pour accompagner des danses extatiques tourbillonnantes qui entraînent des états de transe spirituelle. Typiquement, une voyante est présente et donne une lecture des couleurs et des sensations qu’elle peut voir dans les esprits des participants qui atteignent de tels états de conscience.

Le film est émaillé de nombreux petits clips de gens dansant à des raves, établissant un lien entre les deux formes de danse collective sur de la musique rythmique et les états de conscience altérée qui s’ensuivent. De Kleuren van de Geest (Les couleurs de l’esprit) nous dit que le désir d’un tel abandon physique constitue une part intrinsèque de la nature humaine.