INBOX: Fia Cielen — Carnaval des âmes

Fia Cielen a développé une pratique protéiforme qui inclut le dessin, la peinture, la sculpture, l’installation, la performance et le multimédia. Son œuvre s’articule autour de la notion de la métamorphose. Elle explore l’interaction entre le naturel et l’artificiel, et s’inspire pour cela du folklore européen, en particulier de la tradition des mascarades. Cielen fait montre d’une profonde fascination pour tout ce qui touche à l’ambiguïté et à l’étrangeté.
L’exposition Carnaval des âmes puise son inspiration dans l’ancienne fête celtique de Samhain, traditionnellement célébrée chaque année dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Samhain (prononcé "SOW-in" ou "SAH-win") marque la fin de l’été et l’arrivée de l’hiver, l’extinction de la lumière et l’avènement de l’obscurité. Elle était perçue comme une fête de transition, où la frontière entre ce monde et l’autre monde était censée s’estomper, rendant le contact avec le surnaturel et les âmes des morts plus probable. Le déguisement, une tradition qui consiste à se travestir et à faire du porte-à-porte en récitant des vers en échange d’offrandes, jouait un rôle important dans la célébration. Les masques et les costumes, souvent faits de paille, servaient à personnifier des esprits inquiétants ou à les esquiver en étant cachée sous son déguisement. Dans le même esprit, on fabriquait des lanternes à partir de navets évidés et ciselés qui imitaient des visages grotesques. Ces lanternes accompagnaient les déguisées à travers l’obscurité et éloignaient le mal. De telles festivités faisaient office de rappel à la condition ambiguë de la vie et aux liens entre l’humanité, la nature et l’inconnu. La célébration chrétienne de la Toussaint a repris les coutumes païennes de Samhain, et de nos jours, nous célébrons à cette date la fête hautement commercialisée de Halloween.
L’exposition présente une nouvelle série de masques sculpturaux qui découle d’une réflexion sur les éléments imperceptibles cachés sous les principes qui régissent la culture dominante. Elle invite les spectateurs à se joindre à ce "carnaval des âmes", à s’engager dans un jeu d’ombre et de lumière et à se laisser enchanter par les zones de transition et les lieux intermédiaires.