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Le M HKA se qualifie de musée eurasiatique et en cette qualité, le musée porte une attention durable à l’art de l’ancienne sphère d’influence soviétique. Celle-ci a donc également une dimension asiatique, comme le prouve cet engagement pour l’artiste Evgeny Antufiev, originaire de Tuva, une république qui se considère comme le cœur de l’Asie et fait toujours partie de la Fédération de Russie. Cette acquisition est le fruit d’une collaboration continue avec la fondation V-A-C. Une collaboration dans laquelle s’inscrit le programme Present Continuous et la donation de l’œuvre du lauréat de ce prix au M HKA en vue de faire découvrir au monde le travail de la nouvelle génération d’artistes russes. La collection a déjà pu ainsi s’enrichir d’œuvres d’Olga Chernycheva, de Taus Makhacheva et de Sasha Pirogova.

Antufiev brasse des éléments de la culture russe (populaire), de la mémoire historique collective et des souvenirs personnels. Il est le plus connu pour ses sculptures particulières, mais dans ses installations, on reconnaît sa façon de tisser une nouvelle histoire qui relève à la fois de la mythologisation et de la réalité. Art vidéo, broderies, gravures, photographies et objets interrogent la quintessence des symboles culturels communs et en même temps leur immortalité.

Dans cet espace sont réunis deux ensembles que le M HKA conserve. Immortalité éternelle rassemble des réflexions sur la danseuse légendaire Anna Pavlova, entre autres, à travers une rose vivante et des répliques en porcelaine de plusieurs versions du célèbre dessert qui porte son nom. L’écrivain russe Léon Tolstoï est évoqué d’une part par une collection de cartes postales de sa tombe au fond de la forêt et d’autre part, par une vidéo d’une rencontre de cette famille aux ramifications internationales dans la demeure ancestrale.