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Ce bâton magique, tunggal panaluan, jouait un rôle d’une importance considérable dans le monde des dieux et des esprits batak. Outre le confectionner, le prêtre-chamane, datu, lui conférait aussi des pouvoirs magiques. Au sommet, il est doté d’un sachet de pupuk, un sorte de cataplasme à base d’organes carbonisés d’un enfant sacrifié qui veillerait au clan dans l’au-delà. Il s’agit d’un instrument multifonctionnel. Dans un rituel complexe qui s’achevait par une transe, on pratiquait de la magie blanche et noire, on prenait des décisions politiques, on dépistait les voleurs, on maîtrisait la météo… Selon les légendes de l’époque, Si Singamangarajah XII était particulièrement doué pour invoquer la pluie.

L’iconographie du bâton raconte un mythe batak à propos d’un couple incestueux. Tout en haut, on voit un frère et une sœur grimper dans un arbre et se transformer en statues de bois, de même que chaque être humain ou animal qui les suit. Dans la moitié inférieure, un homme mord la queue d’un serpent, qui mord la queue d’un lézard, qui mord la queue d’un autre lézard…