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LODGERS #16 Heterotropics

15 September - 16 December 2018
M HKA, Antwerp

Le programme LODGERS est une collaboration entre AIR Antwerpen et le M HKA. Nous accueillons des initiatives artistiques imaginatives à venir occuper les espaces d’exposition du 6e étage du M HKA. Le programme offre une occasion unique de faire office d’interface publique aux organisations et aux initiatives qui se focalisent en particulier sur la production et la commande d’œuvres d’art, mais ne disposent pas de leur propre espace d’exposition. Ces LODGERS peuvent être des éditeurs, des commanditaires, des projets de recherche, des collectifs, des labels, des plateformes de discussion ou d’autres initiatives qui expérimentent la pratique artistique et souhaiteraient s’installer, travailler et procéder à leurs expérimentations à Anvers.

Nous accueillons des LODGERS de l’« Eurocore » – une région qui englobe le Benelux et la Rhénanie. Venez rendre visite à nos LODGERS ! L’entrée est gratuite.

Le programme LODGERS est co-organisée par Nav Haq, conservateur principal au M HKA, et Alan Quireyns, directeur artistique d’AIR Antwerpen.

 

HETEROTROPICS #4

On Acausal Connecting Principles – À propos de principes acausaux

 

Heterotropics est une plate-forme de recherche et de commissariat d’expositions, basée à Amsterdam, fondée et dirigée par la commissaire d’expositions indépendante Sara Giannini. Provenant de l’intimité entre le « trope » linguistique et les tropiques géographiques, Heterotropics est un concept imaginaire qui relie le langage, l’espace et l’imagerie collective. Se déployant à travers différents chapitres et partenariats, le projet, qui ressemble aux vestiges de fantasmes coloniaux et de projections exotiques dans différents paysages urbains et culturels, explore des géographies imaginées et réalise des performances qui s’y rapportent. Lancée en 2016 avec une performance itinérante et un programme d’expositions dans le « Quartier des Indes » à Amsterdam auxquelles ont participé les artistes Alex 2000, Pauline Curnier Jardin, Jacopo Miliani, David Bernstein et Jokūbas Čižikas, Heterotropics a depuis passé commande au Centre d’Études culturel KUNCi (Yogyakarta) d’un programme de six semaines, dont elle a facilité le déroulement au Musée des Tropiques à Amsterdam et fait de même pour la performance Pavilion, de Milena Bonilla & Luisa Ungar, conçue en fonction du lieu, à savoir le Rijksmuseum. À l’occasion de l’invitation conjointe du M HKA et AIR Antwerp, Heterotropics va opérer pour la première fois en dehors de sa base amstellodamoise, avec une exposition d’une certaine durée et un programme de performances qui se dérouleront au 6e étage du M HKA.

 

Heterotropics #4: On Acausal Connecting Principles met en avant la recherche de Heterotropics sur l’enchevêtrement de la fiction, du langage, de l’espace et de l’Histoire, à la faveur du phénomène de « connectivité acausale » afin d’aborder l’interaction entre les états psychiques et physiques ainsi que l’intégration du sens et de la matière. Étudiée par le psychanalyste pionnier C.G. Jung sous le terme de « synchronicité », la connectivité acausale fait référence à la remarquable concomitance d’événements sans aucun lien causal apparent, que nous qualifions communément de coïncidences. En examinant les cas de telles coïncidences significatives, Jung définit la synchronicité comme « n’étant pas une question de cause et d’effet, mais une coïncidence temporelle, une sorte de simultanéité » (traduction libre de The collected works of C.G. Jung, vol. 8, 1969). Dans cette perspective, le temps n’est pas compris comme une succession linéaire, mais comme un champ centré sur un moment spécifique qui relie un ensemble d’événements, psychiques et physiques.

 

On Acausal Connecting Principles prend le concept jungien de synchronicité comme méthodologie de sa recherche et de son commissariat de l’exposition. En tant que programme d’une durée de trois mois, le projet présente une salle de cinq actes cumulatifs, reliés de manière acausale à travers l’éruption colossale en 1883 du volcan Krakatoa en Indonésie – à l’époque les Indes orientales néerlandaises. Cette éruption – l’un des événements les plus dévastateurs répertoriés dans l’Histoire – a eu lieu au moment où les Indes orientales néerlandaises étaient promues comme un paradis tropical apprivoisé et docile à l’Exposition internationale coloniale et d’exportation générale qui se tenait à Amsterdam. Alors que les deux événements ont trouvé le chemin des livres d’Histoire, leur concomitance n’a jamais été examinée.

 

Considérée par certains chercheurs comme le prologue du déclin de l’empire colonial néerlandais, l’éruption a causé la submersion d’un archipel qui a entraîné la mort de milliers de personnes. Le bruit était d’une telle violence, qu’il a fait quatre fois le tour du globe, tandis que les cendres ont modifié le climat de la planète, produisant des ciels rouges au-dessus de l’Europe septentrionale pendant plusieurs années. Au moment précis de l’éruption, l’exposition à Amsterdam célébrait la stabilité et le charme exotique de l’empire, avec pour modèle des villages indonésiens et ses habitants réels. À l’instar de toutes les expositions coloniales et ethnographiques de l’époque, celle d’Amsterdam donnait à voir un spectacle de domination où êtres humains et objets étaient traités comme les éléments d’une représentation imaginée, comme les symboles brisés et les symptômes d’une maladie contagieuse qui se propage, appelée impérialisme. Que révèle cette coïncidence ? Quels niveaux psychiques relient la logique inconsciente du volcan à la taxinomie de la raison coloniale ?

 

À partir de cette synchronicité générative, une cascade de coïncidences réunit les différents actes qui composent Heterotropics #4. Ces actes sont reliés les uns aux autres par des trajectoires acausales, reliant des matières distantes et sans liens apparents, voyageant et se défaisant depuis le ventre de la Terre vers les profondeurs du cosmos. Ces apparitions n’ont pas pour objectif de restituer une quelconque représentation, mais de s’en éloigner pour protester contre les conventions du regard humain et des récits historiques, opérant à travers une non-spécificité, des flux de magma, des éruptions et de l’entropie. Au cours des trois mois, le projet présente un champ d’imbrications du temps, de l’espace et de la matière, réunissant les œuvres d’artistes et de chercheurs qui examinent dans leurs pratiques diverses des formulations variées de connaissance, élucidant l’objectivité mystifiée du « réel », modifiant les échelles de visibilité et les voix qui soufflent au travers du temps.

 

Des interventions et des performances de Sara Giannini, Adam Bobbette, Mehraneh Atashi, Milena Bonilla & Luisa Ungar et Ivan Cheng occuperont consécutivement l’espace en y laissant différentes traces en préparation d’une accumulation finale. De présentations inspirées de textes à des installations immersives en passant par des disparitions/apparitions physiques, leur œuvre cherche à complexifier la distinction entre univers psychique et physique, divination et science, espace intérieur et extérieur, visibilité et invisibilité, distance et proximité, absence et présence. Déstabilisant le canon de la conception d’exposition aux relents coloniaux, Heterotropics #4 aspire à tisser un lien entre événements et non-événements au-delà de la chronologie et de l’appartenance, remettant en question les récits anthropocentriques et les systèmes subliminaux de croyance.

 

En parallèle au projet, Ivan Cheng animera en direct une page de documentation sur www.heterotropics.com

 

 

PROGRAMME

 

Chaque acte dépassera sa durée par les différentes traces laissées qui s’accumuleront et seront exposées jusqu’à la fin du projet.

Des mises à jour suivront à mesure que le projet se déploiera.

 

ACT I / / TAKE AWAY DIARY (SOMETHING MORE THAN MERE CHANCE)

ACTE I / JOURNAL INTIME À EMPORTER (PLUS QU’UN SIMPLE HASARD)

27 septembre

Sara Giannini

Inauguration du projet avec une installation sous-tendue par des coïncidences passées, présentes et futures.

*Installatioin réalisée en collaboration avec le designer Raoul Audouin.

 

ACT II / LET’S FREQUENCY

ACTE II / FRÉQUENÇONS

3 au 5 octobre

Adam Bobbette

* Interprétée par Ivan Cheng

** Horaire détaillé : sera communiqué ultérieurement

Un vulcanologue est un ingénieur radio. Un séisme est un battement de cœur. Il faut savoir comment synchroniser les signaux parce que tout est affaire de fréquences. Un chamane qui fabrique des chaussures et fut espion à Sumatra travaille au marché la journée et le soir, il donne des conseils en amour à des hommes jeunes et moins jeunes. Il s’agit de lui, de Santoso, mais d’autres aussi.

 

 

ACT III / ENTROPY PUMP

ACTE III / POMPE À ENTROPIE

18 au 27 octobre

Mehraneh Atashi

*Performance en collaboration avec Geo Wyeth le 25 octobre

 

Au cœur de cette œuvre, il y a le système électrique qui transpose l’énergie latente de détritus en effets lumineux et sonores. L’installation est elle-même un circuit – une boucle de rétroactions de matière organique et anorganique qui transforme de l’information brute en données mesurables. L’excès de matériaux et de transmissions fait ressembler l’œuvre à un paysage cosmique obsédant qui regorge de transmutations de forces vives.

 

 

ACT IV / ALL SIGNAL, NO MESSAGE

ACTE IV / TOUT EST SIGNAL, AUCUN MESSAGE

28 octobre-24 novembre

Milena Bonilla & Luisa Ungar

*Davantage de détails et les moments publics vous seront communiqués ultérieurement

 

Travaillant à la mise en œuvre d’un espace de recherche, le duo d’artistes prend pour point de départ la synchronicité entre l’éruption du volcan Krakatoa et l’Exposition internationale coloniale et d’exportation générale à Amsterdam ainsi que l’effet global sans précédent de cette éruption sur l’environnement et sur la diffusion d’informations. À partir de ces prémisses, les artistes aborderont la vie volcanique comme une sorte « d’interactivité dormante entre formes de vie au sein d’une structure volatile ». En ce sens, l’histoire du volcan est reliée au monde extérieur et inspire des outils permettant de réaliser des actions et des interventions dans l’espace d’exposition.

 

 

ACT V / INTERMEZZO’S

ACTE V/INTERMEZZOS

1er au 8 décembre

Ivan Cheng

 

Qu’il soit musical, comique, dramatique ou inspiré d’un personnage, un intermezzo est censé se dérouler entre deux actes. Quand il devient lui-même un acte, que peut-il mettre en relief ? Comme un espion, Ivan Cheng travaille à partir de la position d’un « intermédiaire », se servant de l’observation comme d’un moyen d’opération à travers toute la durée de Heterotropics #4. INTERMEZZO’S réinterprète et rend compte du savoir glané.

 

 

ACCUMULATION POST FINALE

8 au 16 décembre

L’accumulation post-finale de traces laissées par les différents actes donne lieu à de nouveaux débuts et de nouvelles formes de vie.

 

 

PARTICIPANTS

 

Sara Giannini est une chercheuse, commissaire d’expositions, professeure et auteure indépendante établie à Amsterdam. Influencée par ses antécédents dans le théâtre et la sémiotique, elle est attirée par l’entrelacement de la langue et de la performativité dans une variété de pratiques, de contextes et de disciplines artistiques.

Après son diplôme de master en sémiotique à l’Université de Bologne (cum laude), elle a travaillé pour le programme de recherche Global Art and the Museum, au ZKM à Karlsruhe (2010-2014) et de 2012 à 2015, elle a occupé la fonction de coordinatrice artistique du groupe de recherche itinérant OuUnPo | Ouvroir d’Univers Potentiels. En sa qualité de commissaire d’expositions indépendante, elle a lancé des projets collaboratifs expérimentaux comme the VOLUME project (avec 98weeks, Beyrouth, 2013-2014), la plate-forme de publication en ligne Unfold (en cours depuis 2015), et Heterotropics. En 2016-2017, elle a bénéficié d’une bourse au Van Abbemuseum, Eindhoven où elle a effectué une recherche sur le langage aphasique en lien avec les archives de l’artiste néerlandais Renée Daniëls, ce qui a généré l’exposition et la série de performances OWNNOW: René Daniëls. Giannini a réalisé ses projets dans des cadres institutionnels, des contextes urbains, des plates-formes en ligne et des espaces d’exposition indépendants, comme le Musée Jumex, Mexico ; documenta 14, Athènes ; le Musée d’Art moderne, la Kunsthalle São Paulo et Casa do Povo, tous à São Paulo ; de Appel, Stedelijk Museum, Rijksmuseum et Tropenmuseum, tous à Amsterdam ; 98weeks, Mansion, Assabil Public Libraries, Beyrouth. Depuis 2017, Giannini fait partie de l’équipe d’enseignants du programme If I Can’t Dance de l’Institut néerlandais des Arts. À l’automne 2018, elle va rejoindre le Bard Center for Curatorial Studies en tant que membre associée invitée. Elle donne des conférences dans le monde entier et contribue à une variété de publications et de catalogues. Elle est la co-auteure, avec Jacopo Miliani, du livre Whispering Catastrophe. On the Language of Men Loving Men in Japan qui sortira bientôt aux éditions SelfPleasurePublishing.

 

 

Adam Bobbette est géographe et auteur. Il a achevé son doctorat à l’Université de Cambridge et est actuellement chercheur rattaché à l’Université de New South Wales, à Sydney, où il écrit un livre sur la géologie politique de l’Indonésie depuis 1945. Ses écrits paraissent, entre autres, dans Cabinet, N+1, le supplément littéraire du Times ainsi que dans des revues savantes et des ouvrages de référence.

 

 

Mehraneh Atashi (°1980) est une artiste iranienne qui vit et travaille à Amsterdam. Depuis l’obtention de son diplôme de bachelor en photographie à Téhéran et de son diplôme de troisième cycle à la Rijksakademie à Amsterdam, elle a développé une œuvre qui se compose d’assemblages, de sculptures, de photographies et de vidéos. Évoluant entre conceptualisme et matérialité, imagerie et iconographie, sa pratique explore la possibilité de se réaliser dans des systèmes statiques ainsi que des concepts de regard. Son œuvre lui a valu en 2014 la bourse Mondrian pour artistes établis. Atashi a présenté des expositions individuelles expérimentales et participé à des expositions de groupe à Los Angeles, Londres, Bratislava, Reykjavík, Berlin, Graz et Amsterdam.

 

 

Milena Bonilla est née à Bogotá en Colombie et vit et travaille actuellement à Amsterdam. Son œuvre plonge dans les complexités politiques des humains, du langage et des entités vivantes afin de tracer et de cartographier les brèches silencieuses qu’ont laissées ces interactions dans la sédimentation, dans la logique prédéterminée ou dans les croyances. Pour ses productions, l’artiste se sert d’une variété de médias incluant l’installation, la vidéo, la performance, le dessin, le texte, les interventions dans l’espace public et la photographie. Son œuvre est exposée ou réalisée dans divers lieux internationaux, comme le Museo d’arte Contemporanea MACRO, Rome ; Kadist, Paris et San Francisco ; Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Amsterdam ; The Mistake Room, Los Angeles ; Rijksmuseum, Amsterdam ; Ar/Ge Kunst, Bolzano ; The Jewish Museum, New York ; MAMM, Medellín ; Spring Workshop, Hong Kong ; CA2M, Madrid ; MNBA, Buenos Aires ; The Photographer’s Gallery et the International Institute of Visual Arts, Londres ; Witte de With, Rotterdam ; Konstall C, Stockholm ; les projets parallèles de la Biennale de Marrakech et de la Biennale de Shanghai ; la 12e Biennale d’Istanbul, la 10e Biennale de La Havane ; la 3e Biennale de Bucarest. Milena Bonilla est actuellement la bénéficiaire du prix The Work Award Proven Talent, du Mondriaan Fonds aux Pays-Bas.

 

 

Luisa Ungar (Bogotá, Colombie) a étudié les arts plastiques à Bogotá et a ensuite obtenu un diplôme de master en Beaux-Arts au Sandberg Instituut, Amsterdam. Actuellement, elle est en résidence à AIR Antwerp, à Anvers en Belgique. Son œuvre récente relate des récits intégrant l’animalité et le non humain dans les circuits coloniaux. Observant les mécanismes qui interrogent la manière dont l’Histoire est construite, elle cherche souvent à mettre en lien du matériau académique ou archivé avec des usages populaires du quotidien, dévoilant le rôle de l’expert en laissant de la place à l’improvisation, l’association, la rumeur et le chaos. Ses divers projets varient de visites guidées de zoo à des projets éducationnels pour lesquels elle se sert de la performance, du dessin et du texte. Son œuvre a été exposée et ses performances réalisées dans différents lieux, comme la Biennale du Mercosul, Porto Alegre ; le Centro de Arte Dos de Mayo, Madrid ; le projet parallèle de la Biennale de Marrakech ; le Museo de Arte Banco de República, Bogotá ; Rong Wrong, Amsterdam ; le Festival de Performance de Cali ; Spring Workshop, Hong Kong ; Bienal Sur, Rosario. Elle a été co-éditrice de projets de publication comme DISDISDIS (On vampires and other forms of conviviality) et Proyecto Asterisco. Elle a été artiste en résidence à Gasworks, TRain Residency à Londres ; RESò, Italie et au Maebashi Arts Center au Japon. Depuis 2013, elle réalise des œuvres en collaboration avec Milena Bonilla.

 

 

Ivan Cheng est un artiste australien dont la pratique se focalise sur des modes de lecture, imitant souvent des systèmes de pouvoir et de reproduction. Il travaille aussi en tant que performeur, clarinettiste et dramaturge dans des contextes multiples, se spécialisant dans les partitions contemporaines. Il a récemment achevé son diplôme de master en Beaux-Arts et Études critiques (Sandberg Instituut, Amsterdam), après avoir étudié précédemment à l’Académie royale de musique et au Conservatoire de Sydney. Ses performances qui s’appuient sur du texte ont été présentées à Sydney, Londres, Amsterdam, Vilnius, Tokyo, Berlin et New York. Comme pratique d’atelier, il a lancé l’espace de projets bologna.cc à Amsterdam.

 

Ce projet est aimablement soutenu par le Mondriaan Fonds

 

Image : Mehranhe Atashi, 2018