IN SITU: Alexandre Estrela – Roda Lume

Alexandre Estrela défend activement la vidéo et le cinéma expérimental, et ce depuis plus de dix ans. Située à la croisée de l’image en mouvement, de la sculpture et de l’art acoustique, son œuvre interroge les relations entre le thème et l’image. Usant de différentes références anecdotiques et artistiques, Estrela joue avec notre sens de l’expérience. Si la pratique d’Estrela peut être décrite comme des spéculations sur la théorie de la perception, l’expertise technique dont il fait usage lui permet d’opérer sur les paramètres de notre vision, notre ouïe et notre rapport aux objets. Chaque œuvre est le fruit d’une nouvelle recherche qui, regroupée en un ensemble d’œuvres, constitue un corpus unique d’expériences non empiriques.
Pour son exposition individuelle Roda Lume (que l’on peut traduire du portugais par « Roue de feu », « Cercle de lumière », « Flamme ondulatoire »), Estrela réunit une sélection clé d’œuvres récentes ainsi qu’une nouvelle œuvre produite pour cette exposition. Le titre de l’exposition renvoie au poème vidéo éponyme d’E. M. de Melo e Castro, pionnier du genre, diffusé pour la première fois à la télévision portugaise en 1969. Ensemble, les œuvres de l’exposition forment un environnement expérimental et toutes entretiennent, de façons divergentes, un lien avec l’idée d’un mouvement perpétuel et son impossible quête. Planétaire ou déclenché par la main de l’homme, le mouvement ou la rotation est le leitmotiv commun de l’iconographie et des dispositifs techniques d’Estrela. L’artiste décrit son œuvre comme « des machines de perception » – des objets mis en mouvement par l’acte de la perception. Dans cet atelier des sens, les images résonnent à travers le son, lui-même utilisé pour cartographier l’espace. Les sonorités sont parfois traduites en mouvements et le tout ressemble à des formes de synesthésie artistique (le réarrangement des sens).
Alexandre Estrela vit et travaille à Lisbonne. Parmi ses expositions individuelles récentes, on peut citer Pockets of Silence au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, à Madrid (2015-2016), Vida y Costumbres de Alexander à la Galeria Pedro Alfacinha, à Lisbonne (2015), et Meio Concreto au Museu Serralves, à Porto (2013). Dans son espace d’art non lucratif, Oporto, il organise des séries de projection de cinéma expérimental.
Vous pouvez trouver plus d'informations sur l'exposition IN SITU précédente (Otobong Nkanga - Bruises and Lustre) ici.