Today's Place
Directe Actie ‘Banken’, 1978
En 1978, Today’s Place organise une « action directe » à l’entrée de banques sur le Meir, l’artère principale du centre-ville d’Anvers. Devant les bâtiments, les participants, vêtus de costumes de ville et mallette à la main, se sont fait passer pour des banquiers-mendiants. L’objectif était d’intervenir dans les processus sociétaux afin de bouleverser la perception de la réalité ainsi que les schémas existants de pensée et de comportement. Le concept de « l’action directe » désigne une série de pratiques dans lesquelles des individus ou des groupes utilisent leur propre pouvoir de manière directe, en vue d’atteindre certains objectifs ou de dénoncer certaines situations, au lieu de s’en remettre à des méthodes d’engagement indirectes, telles que des élections ou le lobbying. L’action directe peut adopter différentes formes, allant de la désobéissance civile aux manifestations assises, en passant par l’objection de conscience et le boycott. Cette forme de protestation s’inscrit dans une tendance des années 1960 et 1970 lors desquelles la Nouvelle Gauche et les contre-cultures se sont de plus en plus distanciées des méthodes traditionnelles de protestation pour remettre en cause les valeurs du capitalisme. Dans le contexte de Today's Place, l’action directe était considérée comme une forme de résistance créative non violente, une conception partiellement inspirée de théories anarchistes. Interrompre les routines quotidiennes était vu comme un moyen tangible de remettre en question le statu quo de manière critique, ainsi qu’une tentative d’activer cette attitude critique auprès d’autres personnes. Par ailleurs, cette approche, et en particulier sa dimension publique, était un moyen de s’opposer au circuit traditionnel du monde de l’art et d’opérer en dehors de celui-ci.