AUGUSTAS SERAPINAS

Augustas Serapinas s’intéresse à la pratique socialement engagée et non matérielle de précédentes générations d’artistes, comme celle qui a émergé à l’époque de sa naissance. Le début des années 90 a vu l’essor de l’approche « relationnelle » de la pratique artistique « avec, pour et à travers d’autres personnes ». Cette définition pourrait également convenir au commissariat d’exposition ou « curatoriat », un autre néologisme apparu au cours de cette même période.
Ses expériences d’interactions sociales partent d’une ouverture à la rencontre qui, comme l’indique le philosophe Alain Badiou, « diffère de l’expérience parce qu’elle s’appuie toujours sur l’improbabilité ». La rencontre (en tant que possibilité, acte ou, si on préfère, manifestation du libre arbitre) s’oppose de manière fondamentale à la notion d’identité (qui est essentiellement un outil de régulation de l’uniformité) et certainement à son instrumentalisation en tant que politique de l’identité.
Cependant Serapinas n’est pas exclusivement concerné par le non-matériel et l’interpersonnel. Il s’attelle aussi à la construction d’« espaces secrets » : des poches de subjectivité taillées dans l’infrastructure rationnelle que la société tente d’ériger pour elle-même. (AK)