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Ben

°1935
Lives in Nice, FR
Born in Naples, IT

Benjamin Vautier, connu sous le nom de Ben, est un artiste fluxus français né en Italie d’une mère irlandaise et d’un père suisse. Après la déclaration de guerre en 1939, sa famille émigre successivement en Suisse, en Turquie et en Égypte pour finalement s’établir de manière définitive à Nice. Ben y termine ses études au collège Stanislas et ouvre en 1958, avec l’aide financière de sa mère, sa propre librairie-papeterie Magazin. Il vend ensuite rapidement ce magasin pour ouvrir un espace d’exposition en annexe d’un magasin de disques. Celui-ci devient ensuite le berceau de l’ancienne avant-garde française (César, Arman, etc.). Un nouveau monde s’ouvre au jeune artiste. Ben succombe de plus en plus au charme du travail d’Yves Klein (nouveau réalisme) et de Marcel Duchamp (dadaïsme), et crée en 1959 sa propre revue : Ben Dieu. Depuis lors, la langue et l’art de la parole sont devenus des alliés. Ben les utilise tous les deux comme supports pour ses peintures textuelles, ses assemblages et ses installations.

Ben peint les supports de son travail systématiquement en noir universel, sur lesquels il rédige ensuite un texte blanc dans une écriture gracieuse. Il se présente dès le début comme un innovateur à contre-courant qui remet l’art en question de manière radicale au moyen de réflexions mises sous forme de slogans : « N’importe qui peut avoir une idée », « La verité sonne faux », « Je pis donc je suis », « Art is only a question of Signature, Date », « J’aurais voulu être ce cactus dans le cul de l’art », ou sa célèbre devise controversée : « L’art est inutile. Rentrez chez vous ». En 1962, il rejoint le mouvement Fluxus. Il tente d’englober le monde entier dans son travail en associant tous les propos, pensées et opinions possibles avec les choses les plus diverses ou tous les objets possibles, ce qui transforme la vie entière en art, et vice versa.

L’idée que tout est possible dans l’art lui permet à la fois d’affirmer que tout est de l’art, mais aussi que rien n’est de l’art, et donc que l’art n’existe pas. Son œuvre riche et réfléchie se situe entre ces deux extrêmes. Elle est truffée de dérision, d’ironie et de rhétorique cassante. Le panneau en bois de la collection du M HKA constitue un exemple frappant de cette approche. Celui-ci est accompagné de la citation suivante : « Moi, Ben, je signe l’art : les pavés, la neige, les voitures, les mouettes, le vent et VOUS qui êtes là et qui lisez ceci. »

Les innombrables travaux manuscrits en noir-blanc qu’il signe par la mention « Ben » font entre-temps partie des créations les plus reconnaissables du mouvement Fluxus. Son exploration obsessionnelle pour l’écriture et la signature fait penser à l’œuvre de Manzoni ou de Broodthaers. Grâce à son intérêt pour le sens et le contenu du mot, il produit des travaux intellectuels et controversés. Il s’aventure petit à petit sur toutes sortes de terrains : il ne crée pas seulement des peintures de texte, mais également des films, des poèmes, des installations et des performances. Dès la fin des années 90, il se consacre de plus en plus à Internet, avec lequel il continue encore et toujours à se poser des questions concernant le rôle de l’artiste et le sens de l’art, qu’il a résumés en 1987 dans un panneau qui relativise : « c’est le courage qui compte ».

HW/DE