Nicola L.
Depuis les années 60, Nicola L. (née Nicola Leuthe) mêlait les beaux-arts, la performance et le design, avec un sens de l’humour persistant et un désir constant de créer des expériences collectives. Tout au long de sa carrière, elle a exploré sans relâche le corps, du mobilier anthropomorphe dans l’esprit du pop art à la création d’installations invitant les corps et les oeuvres d’art à former une nouvelle entité organique et collective. Pour sa série desdits «pénétrables », elle utilisait les éléments structurels de la peinture traditionnelle, une toile tendue, mais y cousait des poches pour les têtes, les bras et les jambes, créant ainsi une œuvre qui peut être littérairement portée ou animée par le corps humain. Lorsqu’ils ne sont pas habités, ces tableaux deviennent des objets suspendus à la présence fantomatique, laissant entrevoir une potentielle activation ludique.
En 1976, l’ICC (Centre Culturel International) a invité Nicola L. à présenter une exposition individuelle. Elle y a exposé des bannières, des masques, des dessins et des installations, mais aussi un grand manteau pour onze personnes qu’elle a porté dans la rue. Elle a créé la performance du manteau pour la première fois au festival de musique de l’île de Wight en 1970. Elle l’a ensuite réitérée dans plusieurs villes sous le titre Same Skin for Everybody. Nicola L. a toujours fait preuve d’un intérêt culturel très étendu, allant de l’art fonctionnel (comme elle l’appelait), au cinéma et à la musique. Lorsqu’elle a déménagé à New York en 1979, elle s’est installée au Chelsea Hotel, s’est consacrée au cinéma, et a réalisé, entre autres, un bref documentaire sur le groupe punk rock Bad Brains au légendaire club CBGB.